Pathologies et principe des traitements

ANITES, RECTITES ET IST ANO-RECTALES

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Il s’agit d’une inflammation de la zone anale qui peut provenir d’une infection cutanée, d’hémorroïdes, de parasites ou, dans certains cas d’une hygiène non adaptée à de cette partie du corps.
Elle peut aussi trouver son origine dans un germe appelé gonocoque qui se transmet sexuellement ou être d’origine virale. Dans ce dernier cas, elle peut entrainer des condylomes, petite verrues également nommées crêtes de coq.
Généralement, l’anite provoque des sensations de brûlures localisées dans la région anale, pouvant entrainer très souvent, de fortes démangeaisons. Sur la peau, des rougeurs apparaissent et dans certains cas, on peut constater un suintement, voire des saignements.
L’anite peut-être chronique ou aigüe.
En cas de brûlures anales aigüe ou de démangeaisons chroniques qui altèrent la qualité de vie, il est nécessaire de consulter un proctologue.
Le diagnostic de l’anite se pose lors de l’examen clinique :
une anuscopie est pratiquée en vue d’explorer le canal anal et de trouver la ou les lésions responsables.
Dans certains cas, un prélèvement est réalisée dans le but d’exclure une MST : gonocoque, chlamydia, syphilis… ou la présence d’un cancer.
Traitement médical
La prise en charge de l’anite est généralement locale. Elle a pour objectif de traiter la cause, et très souvent le germe en question.
Le traitement consiste dans un premier temps à l’emploi d’un antiseptique pour désinfecter les lésions locales et à l’application d’une pommade antibiotique qui va lutter contre l’inflammation et favoriser la cicatrisation.

Lorsque l’anite est virale, comme en cas d’herpès par exemple, le patient se verra prescrire un traitement anti-viral.

Lorsque l’origine est sexuelle, un traitement à base de pénicilline est prescrit et il est fortement conseillé aux patients d’inciter ses partenaires sexuels(les) à se faire dépister par une prise de sang.
Le port du préservatif peut prévenir l’anite à gonocoque.
En cas de cancer
Le cancer de l’anus est un diagnostic différentiel de l’anite.
Le traitement sera différent :
– soit par radiothérapie dans le but de conserver les fonctions du sphincter
– soit par chirurgie si la tumeur est de petite taille
Consultez notre page sur les cancers
Il s’agit d’une inflammation de la muqueuse du rectum, la partie terminale du gros intestin. Elle se nomme aussi proctite.
Le rectum se trouve dans la dernière partie du tube digestif, entre le côlon sigmoïde et le canal anal. C’est lui qui assure le stockage des matières fécales avant leur élimination par l’anus.
La rectite est souvent considérée comme idiopathique parce qu’elle se développe de manière autonome (c’est-à-dire sans lien avec une autre maladie) et sans causes évidentes.
Elle est donc, souvent envisagée comme une forme de recto-colite hémorragique limitée au rectum.
La rectite a un développement limitée car bien souvent, l’inflammation de la muqueuse reste limitée au rectum. Ce n’est pas une pathologie grave mais une maladie qui évolue par poussée, entrainant une gêne importante dans la vie de tous les jours.
Il faut savoir que les symptômes d’une rectite peuvent souvent être confondus avec ceux de la maladie hémorroïdaire.
Principalement la rectite se manifeste par des envies fréquentes d’aller à la selle ou des faux besoins d’y aller.
Les selles sont de consistance normale, sans véritable épisode de diarrhée.
Parfois, la rectite peut aussi donne lieu à des pertes de glaires (mucus) et de sang dans les selles.
Rarement, des douleurs abdominales peuvent apparaître.
La rectite peut être à l’origine de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI).
Le diagnostic se fait par un examen sans anesthésie, ni préparation appelé rectoscopie.
Celui-ci permet d’observer l’intérieur du rectum et du canal anal. Généralement, l’examen montre une muqueuse du rectum fragile, rouge et recouverte de glaires.
Cet examen est important car il permet d’une part d’éliminer une maladie hémorroïdaire et d’autre part, certaines pathologies propres aux MICI (maladies inflammatoires chroniques de l’intestin), à savoir :
la rectocolite hémorragique ou colite ulcéreuse : inflammation superficielle des muqueuses du rectum et de côlon
la maladie de Crohn : maladie inflammatoire du système digestif
les infections sexuellement transmissibles (IST) :
bactéries de type gonocoque, chlamydia, herpès, syphilis…
les infections non sexuellement transmissibles : généralement des parasites
– le prolapsus rectal : descente anormale d’une partie ou de la totalité de cet organe.
Les facteurs de risques de la rectite sont encore discutés.
Toutefois, elles peuvent être favorisée :
DES RAPPORTS SEXUELS À RISQUES (IST ÉLEVÉES)
L'USAGE RÉPÉTÉ DE LAVEMENT OU CERTAINS SUPPOSITOIRES
PRÉDISPOSITION GÉNÉTIQUE
FACTEURS IMMUNOLOGIQUES
RADIOTHÉRAPIE
qui sous l'effet des rayons peut être à l'origine de rectite radique
En l’absence de traitement, la rectite peut se généraliser à l’ensemble du côlon et devenir une recto-colite.
Le traitement dépend de la cause de l’inflammation.
Il peut être local via des suppositoires ou des lavements et il est très souvent associé à un traitement oral : anti-inflammatoires, corticoïdes, antibiotiques, immunosuppresseurs, immunomodulateurs.
On distingue le traitement d’attaque de la poussée et le traitement d’entretien nécessaire chez les malades qui rechutent fréquemment.
Il est très rare qu’une intervention chirurgicale (ablation du côlon) soit réalisée pour contrôler cette maladie.
En revanche, il est nécessaire de s’assurer que la muqueuse soit complètement cicatrisée avant d’interrompre le traitement, sous risque de rechute précoce de l’inflammation.
Les maladies sexuellement transmissibles (MST), désormais appelées infections sexuellement transmissibles (IST) pour décrire mieux le fait qu’elles puissent être asymptomatiques, sont des infections provoquées par des microbes (virus, bactéries, parasites) qui peuvent être transmis au cours de relations sexuelles.
Ces infections peuvent provoquer des symptômes au niveau des organes reproducteurs ainsi que sur la peau autour du vagin, du pénis ou de l’anus.
Tous les germes responsables d’IST, notamment en cas de rapport anal, peuvent entrainer des infections de l’anus et du rectum d’où l’appellation d’IST ano-rectales.
Les IST AR touchent plus fréquemment les homosexuels masculins mais ne sont pas, pour autant, exceptionnelles chez les hétérosexuels.
En terme de risque, contracter une IST AR n’est pas lié au type de sexualité mais à la multiplicité des partenaires.
Les IST les plus fréquentes sont :
– les IST de type bactériennes ou parasitaires : la syphilis, la gonorrhée, la chlamydiose et la trichomonase, qui, lorsqu’elles sont diagnostiquées et traitées peuvent être guéries.
les IST de type virales : l’hépatite B, l’herpès génital, le VIH et le papillomavirus humain (VPH), qui sont difficiles ou impossibles à guérir selon le type de virus. (Lien sur le HPV)
Les infections sexuellement transmissibles ano-rectales peuvent se manifester de façon diverse.
Elles se présentent soit
sous forme d’ulcération (herpès, syphilis…),
– soit par par une inflammation locale (gonococcie, chlamydia…) appelée aussi ano-rectite,
– ou soit être responsable de lésions végétantes (condylomes ano-génitaux à HPV, syphilis secondaire…).
Généralement, le patient infecté peut être atteint de démangeaisons désagréables, d’écoulement anal purulent ou sanglant et de douleurs ano-rectales.
La présence de ganglions au niveau de l’aine associée à une ulcération anale permet de diagnostiquer l’origine infectieuse.
Les infections sexuellement transmissibles ano-rectales ont toute leur particularité et bien souvent peuvent évoluer vers une anite ou une rectite.
Il s’agit d’une IST qui s’attrape quel que soit le type de rapport sexuel : vaginal, anal, buccal. Elle est due à une bactérie très contagieuse nommée « Neisseria gonorrhoeae ».
Les symptômes
Ils apparaissent entre 3 à 7 jours après le rapport sexuel anal contaminant.
Le patient peut ressentir une douleur anale ou rectale, avoir des faux-besoins d’aller à la selle et un suintement de glaires anales peut survenir.
Ce germe peut atteindre les voies urinaires chez l’homme (urétrite) ou provoquer, chez la femme, une infection vulvaire, vaginale ou du col de l’utérus avec un risque de stérilité.
Seulement, dans 1% des cas, le germe passe dans le sang et infecte les articulations ou entraine des lésions cutanées.
L’examen dans le cabinet du proctologue permettra de poser le diagnostic et des prélèvements (local et sanguin) seront effectués afin de rechercher d’autres infections.
Traitement
Le traitement est généralement une prise d’antibiotiques, soit par voie orale, soit par injection intramusculaire.
Plusieurs antibiotiques peuvent être prescrits afin de couvrir la plus grande partie des infections sexuellement transmissibles.
Il est important de suivre soigneusement le traitement afin d’éviter un échec de guérison.
L’amélioration des symptômes peut prendre quelques jours et nécessite d’avoir des rapports protégés afin d’éviter la contamination de nouveaux partenaires.
Il s’agit d’une IST qui s’attrape lors de rapports sexuels non protégés et qui est due à une bactérie appelée Chlamydia trachomatis.
Certaines souches de cette bactérie sont plus agressives et sont responsables de la Lymphogranulomatose vénérienne (LGV).
C’est une infection dite « silencieuse » car le délai d’incubation peut varier entre 2 à 60 jours mais en moyenne il se situe entre 20 et 25 jours.
Les symptômes
Les symptômes de la LVG évoluent généralement selon 3 phases :
une phase primaire, non douloureuse donc fréquemment inaperçue, qui laisse apparaître après le période d’incubation, un bouton ou une petite cloque au niveau anal.
– une phase secondaire (1 à 2 semaines plus tard) qui se manifeste par un ganglion douloureux au niveau de l’aine et qui peut évoluer soit vers une fistulisation (perforation avec écoulement purulent), soit vers une ano-rectite aigüe.
une phase tertiaire qui, en l’absence de traitement, permet à l’infection de devenir chronique et de déclencher un rétrécissement du rectum et des fistules périnéales.
Il existe des patients asymptomatiques de la LGV, d’où la nécessité de se protéger lors de rapports sexuels multiples et de se faire régulièrement dépister.
La recherche de la bactérie Chlamydia trachomatis est indispensable. Lors de l’examen des prélèvements sont effectués soit par frottis, soit par ponction dans le cas d’un ganglion ou soit par anuscopie ou rectoscopie lorsqu’il existe une ano-rectite. Il sera également proposé au patient le dépistage d’autres IST.
Traitement
Le traitement de la LGV, plus long que celui d’autres souches d’infections de Chlamydia, repose sur la prise d’antibiotiques prescrit pendant 3 semaines.
Il est donné aux patients dès les prélèvements biologiques car si le traitement est réalisé avant la phase tertiaire, il n’y a pas de séquelles de l’infection.
Les partenaires sexuels du patient infecté, doivent impérativement se faire dépister et traiter. Il est possible de se prémunir de cette IST en veillant à utiliser un préservatif et en évitant de partager des objets intimes.
Il s’agit d’une infection sexuellement transmise par une personne contaminée par le virus de l’herpès simplex (HSV) de type 1 ou 2 et qui se manifeste généralement par des lésions, douloureuse ou non, sur la peau et les muqueuses de la marge anale.
Ce virus qui survient par poussée est responsable de l’apparition de petites cloques remplies de liquide qui éclatent.
Les poussées peuvent déclencher de fortes douleurs et sont souvent accompagnées d’un ganglion sensible dans le pli de l’aine.
Symptômes
L’annonce d’une poussée d’herpès se traduit par des symptômes proches d’un syndrome grippal : fièvre, fatigue, maux de tête, douleurs musculaires et troubles urinaires.
C’est une maladie chronique qui ne nécessite pas de traitements chirurgicaux.
Le plus souvent l’interrogatoire et l’examen suffisent au diagnostic.
Traitement
L’importance est de rapidement soulager la douleur avec une prescription d’antalgiques sur 10 jours pour la primo-infection (au départ de la contamination) et de 5 jours pour les récurrences très symptomatiques.
Comme pour toutes les autres IST, un dépistage d’autres maladies sexuellement transmissibles sera réalisé.
Il s’agit d’une infection sexuellement transmissible liée au Treponema pallidum.
Elle se déclare généralement entre 2 à 4 semaines après le contact infectant et selon trois types de manifestations :
la syphilis primaire qui se caractérise par une ulcération épaisse de la marge anale ou intra-rectale, souvent indolore et pouvant se soigner entre 2 à 6 semaines.
la syphilis secondaire, qui survient suite à l’absence de traitement de la syphilis primaire. Elle se révèle via diverses manifestations : atteintes muqueuses (rectite), cutanées (roséole), ganglionnaires ou neurologiques.
la syphilis tertiaire qui de façon exceptionnelle peut provoquer des atteintes cardiaques sévères.
Le diagnostic formel de la syphilis passe par une analyse sanguine.
Traitement
Un suivi sérologique tous les 3 mois sera réalisé après le traitement antibiotique par injection intramusculaire unique, afin d’éviter une évolution vers l’atteinte systémique.
En cas de syphilis tardive, l’injection d’antibiotiques peut être renouvelée 3 fois à 8 jours d’intervalle.
Dans le cas de contamination à la syphilis, des prélèvements complémentaires seront effectués auprès du patient pour s’assurer qu’il n’a pas contracté d’autres infections sexuellement transmissibles, notamment le VIH.
L’urgence réside dans la prise du traitement dès le dépistage afin de contrôler l’évolution de la maladie et réduire les risques de contamination d’autres partenaires sexuels.
Les lésions ano-rectales, notamment ulcérées, contribuent par rupture de la barrière cutanéo-muqueuse, à transmettre le VIH. C’est la raison pour laquelle, le patient sera soumis à un dépistage complet des IST.
En cas d’évolution de la maladie ou de SIDA avéré, le VIH peut provoquer des lésions ano-rectales atypiques, récidivants, extensives parfois spécifiques de l’immunodéficience du patient.
Les IST nécessitent une prise en charge médicale globale qui implique :
– la mise en confiance du patient en expliquant l’origine de contamination des IST, leurs conséquences et les traitements à suivre.
– la déculpabilisation du patient auquel il faudra rappeler que les IST sont généralement asymptomatiques les premiers temps de la contamination et donc ignorées par le porteur sain.
– la responsabilité du patient qui devra informer ses partenaires afin qu’ils se fassent examiner et traiter à leur tour.

Et enfin, obtenir une prise de conscience sur la nécessité de se protéger avec l’utilisation d’un préservatif.
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L’herpès anal

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